Comment j’ai préparé et obtenu la Certification AWS DevOps Engineer Professional
5 août 2021 —Le 31 juillet, j’ai obtenu la certification « AWS Certified DevOps Engineer – Professional ».
Plusieurs personnes m’ont demandé comment je l’ai préparée… Donc, voici quelques notes.
À propos de cette certification
Pour son contenu, consultez cette page et l’arborescence des certifications.
L’examen est composé de 75 questions en QCM1, auxquelles il faut répondre en 175 minutes. Un score supérieur ou égal à 75% est requis pour obtenir la certification. Elle n’a pas la réputation d’être facile (je confirme), mais elle est atteignable en travaillant (je confirme aussi).
Je pouvais passer une certification AWS cette année sans la payer. Mais pourquoi cette certification « DevOps Professional » et pas une autre ?
- Quitte à travailler pour préparer et passer une certification AWS, autant en viser une du niveau le plus élevé : « Professional ». Le challenge me semblait plus intéressant que de tenter une de celles du niveau « Associate ». Et une fois obtenue, « ça fait mieux sur le CV »…
- J’ai hésité entre « Solutions Architect » et « DevOps » qui me correspondraient assez bien toutes les deux : ce que je fais au boulot et ce que j’ai envie de faire est un peu à cheval entre les deux domaines… J’ai retenu la DevOps parce qu’elle est la plus proche de mon titre actuel de « Lead DevOps ».
Comment j’ai préparé le sujet et pour l’examen
Avant de parler de ma préparation spécifique pour cette examen : je travaille avec AWS depuis presque quatre ans. Je connais très bien certains services, j’en connais moyennement de nombreux autres et j’ai une assez bonne idée de ce qu’est la « façon AWS de faire des choses ». Sans ces années d’expérience, j’aurais sans aucun doute dû préparer plus longtemps et avec plus d’intensité.
Voici les étapes que j’ai suivies, quand j’avais encore le temps :
- Fin d’année dernière, j’ai acheté plusieurs cours :
- AWS Certified DevOps Engineer Professional 2021 - Hands On! de Stephane Maarek sur Udemy. Plus de 20h de vidéos, qui ont été mon principal support de formation. Acheté à un moment où il était en promotion, je l’ai payé 9,99 € – ce qui est très peu cher par rapport au contenu et au travail fourni pour l’assembler.
- AWS Certified DevOps Engineer Professional Practice Exams de Jon Bonso su Udemy. Deux examens blancs avec corrigés. J’ai aussi payé 9,99 € pendant une promotion.
- AWS Certified DevOps Engineer Professional sur Whizlabs. 14h de vidéos de formation, cinq examens blancs… Je ne retrouve pas le prix exact que j’ai payé mais vu le montant total de ma commande qui contenait aussi d’autres produits, je dirais environ 15€ – là encore, pendant une promotion.
- Sur la première moitié de l’année, j’ai regardé environ 45% des vidéos du cours de Stephane, à raison d’une demi-heure ici et là pendant des pauses midi, en vitesse 1.25x2.
- Le 23 juin, j’ai réservé un créneau pour le 31 juillet.
Si souhaitez savoir ce qu’est un DevOps du point de vue d’AWS et pouvez y investir 20h, je vous conseille le cours de Stéphane : c’est un bon tour d’horizon, bien rythmé et accessible. Et l’anglais de Stephane est tout à fait compréhensible. Aussi, puisque l’examen est en anglais (il n’existe pas en français), je n’ai suivi des cours que dans cette langue — j’ai la chance de très bien comprendre l’anglais, ça aide aussi.
Une semaine avant le passage de la certification, j’ai réalisé que je n’avais plus trop de temps devant moi… Donc, j’ai accéléré :
- Sur le dernier week-end, j’ai regardé les 55% restant des vidéos du cours de Stéphane, en vitesse 1.5x3. À la fin de ce cours, il y a un petit examen blanc de dix questions… J’ai scoré 50%, échec total :-/
- J’ai donc enchainé, dans la semaine, avec deux examens blancs4 :
- Un examen blanc de Jon Bonso sur Udemy, j’ai scoré 72% (= tout juste échoué), puis étudié les corrections des questions où j’ai mal répondu.
- Puis un examen blanc de Whizlabs, j’ai scoré 80% (= tout juste réussi), puis étudié les corrections des questions où j’ai mal répondu.
Je n’ai eu/pris le temps de faire que deux des sept examens blancs que j’avais achetés. Puisque j’en avais sur deux plateformes, j’ai choisi d’en faire un sur chaque, pour m’habituder à des questions formulées par des personnes différentes, plutôt que d’en faire deux sur une seule des plateformes.
Après cette préparation, je pensais avoir en gros deux chances sur trois de réussir l’examen et d’obtenir la certification. Mais je n’avais plus de temps à y consacrer pour augmenter mes chances.
Deux choses que je n’ai pas fait et que je vous recommanderais de faire, en particulier si vous ne manipulez pas AWS depuis plusieurs années :
- Je n’ai rien construit de spécifique sur AWS : je n’ai pas « pratiqué » spécifiquement pour préparer cette certification – mais je pratique au quotidien.
- Je n’ai lu aucun whitepaper ni aucune documentation spécifique — mais j’en ai lu beaucoup ces dernières années, tant pour le travail que par curiosité.
Samedi 31 juillet, j’ai passé l’examen, je n’ai pu marquer aucune question comme « à revoir » (plus d’explications plus bas) et j’ai donc pris mon temps pour bien réfléchir. J’ai terminé avec 23 minutes restantes5. Et j’ai obtenu un score de 944 / 1000, bien meilleur que je n’espérais — j’ai ouvert de grands yeux quand j’ai lu le score le lendemain ^^.
Pendant l’examen réel, je me suis beaucoup moins dit « je n’ai aucune idée de quoi répondre »6 que pendant les deux examens blancs. Parce que l’examen réel est un peu moins compliqué ? Ou parce que j’ai appris en étudiant les réponses aux questions mal répondues pendant les examens blancs ?
Au total, j’ai investi environ 30 heures pour cette certification :
- Mettons 2 heures d’administratif : choisir quelle certification passer, lire les docs et faire les processus d’enregistrement, rechercher et acheter des cours…
- Dans les 16 heures7 à regarder les vidéos du cours de Stephane.
- Environ 7 heures pour les examens blancs : ~2h30 pour répondre aux questions plus ~1h pour étudier les corrections de mes réponses fausses. Deux fois.
- Environ 4 heures pour m’installer, passer l’examen, ranger.
- Un petit moment pour mettre à jour mon profil LinkedIn, mon CV…
Et je ne compte pas le temps d’écriture de cet article ;-)
Mon expérience, une partie de ma préparation
Bien sûr, mon travail passé et présent a contribué à mon score pour cette certification.
J’ai été développeur backend, principalement en PHP et son écosystème, pendant plus de dix ans. Depuis quatre ans, je suis Lead d’une équipe DevOps, j’ai été le premier de nos employés à travailler sur notre migration vers Le Cloud, sur AWS et Kubernetes (j’ai même écrit un livre à ce sujet). J’ai donc bien creusé ce qu’AWS permet et j’ai passé beaucoup de temps à accompagner mes collègues — et des membres de mes communautés.
Au quotidien, mon équipe et moi aidons nos collègues, souvent développeurs, à choisir les services AWS qui répondent le mieux à leurs besoins et à suivre une bonne façon de faire des choses chez AWS et dans Le Cloud. Sur ce point, peut-être que la certification « Solutions Architect » aurait été plus adaptée ?
Je travaille aussi beaucoup sur des sujets de scalabilité, performance, résilience, déploiement, CI/CD… Pour les premiers points, sur AWS avec des services managés et Kubernetes8. Pour les deux derniers, par contre, j’utilise aujourd’hui peu d’outils AWS9.
Si j’essaye de comparer mes activités quotidiennes et mes connaissances avant de préparer la certification au contenu de celle-ci, je dirais que environ :
- 1/4 de l’examen correspond bien à ce que je fais au travail.
- 1/4 de l’examen correspond à des choses que j’ai fait au travail au cours des quatre dernières années. Certaines sont désormais de la responsabilité de collègues, puisque nous sommes passés de cinq à vingt dans le pôle infrastructure en quatre ans, ou à des choses que des personnes proches de moi10 font — et je participe au design et à la revue de ces solutions, donc connais relativement bien ces sujets.
- 1/4 de l’examen porte sur des sujets dont j’ai entendu parler, ou avec lesquels j’ai fait un POC ou dont j’ai parcouru les documentations. Ici, le cours de Stephane était un bon rappel et il allait même souvent plus loin que la surface que j’avais effleurée.
- Enfin, 1/4 de l’examen correspond à des sujets dont je ne connaissais à peu près rien11. Là, suivre le cours de Stephane (ou un autre, je suppose) était absolument indispensable, de même que les examens blancs.
Le jour J et l’examen
Avec la situation du COVID-19 qui n’est pas encore résolue, je limite mes sorties et ne souhaitais pas me rendre dans un centre d’examen si je pouvais l’éviter. J’ai donc passé la certification en ligne, depuis chez moi.
Cela demande un peu de préparation : une pièce avec une table débarrassée de tout objet12, prendre quelques photos de l’environnement, utiliser la webcam du PC pour montrer à un surveillant que je n’ai rien de suspect autour de moi et elle reste allumée (ainsi que le micro) pendant toute la durée de l’examen… C’est un peu contraignant, mais ça se fait. J’ai failli ne pas pouvoir passer l’examen parce que ma carte d’identité est expirée et mon passeport aussi13… Heureusement, j’avais aussi mon permis de conduire, qui n’a pas de date d’expiration !
Le surveillant m’a rappelé à l’ordre une fois parce que j’appuyais ma tête sur une main en réfléchissant à une question un peu tordue… Ca fait un peu bizarre… En restant bien droit ensuite, je n’ai pas eu d’autre remarque.
Seul petit problème pas bien marrant : à l’instant où l’examen a démarré, mon Mac a affiché une notification « onVue (le logiciel d’examen) demande la permission d’afficher des notifications » en haut à droite de l’écran. Puisque onVue prend totalement le contrôle de l’ordinateur, impossible de fermer cette notification. Elle est donc restée affichée pendant tout l’examen, masquant les cinq à sept derniers mots de la première ligne (lorsque qu’elle était longue) de chaque question.
J’ai réussi à deviner le sens de la plupart des questions, mais ce n’était pas toujours fantastique… D’un autre côté (oui, je positive ^^), c’était une façon de rendre l’examen plus proche de la réalité, où il y a toujours une information masquée derrière les questions de nos collègues ou les spécificités de nos projets ;-)
Aussi, je pense que le bouton « marquer cette question », qui m’aurait permis de revenir en fin d’examen sur les questions où j’avais un doute, était derrière cette notification… Je n’ai donc pas pu utiliser cette fonctionnalité : j’ai donc pris le temps de réfléchir soigneusement à chaque question tout au long de l’examen — qui dure 175 minutes, il faut bien gérer son temps.
Peut-être qu’activer le mode « ne pas déranger » pour couper toutes les notifications, dont les demandes d’autorisation de notifications, aurait été une bonne idée, à savoir pour la prochaine fois…
En fin d’examen, juste un petit message « PASS ». La confirmation et les détails sont arrivés le lendemain et peuvent mettre jusqu’à cinq jours à être envoyés.
Et la suite, maintenant et demain ?
Avoir décroché cette certification ne m’apporte pas grand chose dans mon travail quotidien actuel14, si ce n’est de l’ouverture d’esprit sur des services que je ne connaissais pas ou très mal — ce qui ne peut que m’aider.
Par contre, cela pourrait me servir si je reprenais mes activités d’auto-entrepreneur ou de formateur… Ou en cas de changement d’employeur, ça ne peut sans doute pas me faire de mal non plus – et la certification est valable trois ans.
La certification Solutions Architect Professional a l’air sympathique elle-aussi… Je pourrais suivre un cours (j’en ai acheté en promotion en même temps que ceux orientés DevOps), par curiosité intellectuelle et professionnelle, même si je ne sais pas si je passerai la certification : 300 USD, ce n’est pas donné…
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Une partie des questions ont une seule réponse possible. D’autres demandent de sélectionner plusieurs réponses, le nombre de réponses attendu étant indiqué. ↩︎
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Vitesse 1.25x, comme pour la quasi-totalité des vidéos que je regarde en anglais. ↩︎
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Vitesse 1.5x, le maximum qui me laisse le temps de réfléchir pour suivre, comprendre et assimiler — à condition, encore, que je me concentre sur le cours sans faire autre chose en parallèle. ↩︎
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J’ai fait chacun de ces deux examens blancs sur deux jours, en trois ou quatre sessions de 30 à 60 minutes. Pas idéal, puisque ça ne correspondait pas aux 175 minutes d’un seul trait de l’examen, mais c’est le mieux que je pouvais faire cette semaine là. ↩︎
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Si l’anglais n’est pas votre langue natale, vous pouvez utiliser l’option « ESL 30+ » qui donne une demi-heure de plus pour passer l’examen. Il faut la demander avant de prendre rendez-vous. ↩︎
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Je crois que je n’ai pensé « je ne sais absolument pas quoi répondre » que pour une question — même si j’ai de toute évidence mal répondu à plusieurs autres ^^ ↩︎
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J’ai regardé environ 10h de contenu en vitesse 1.25x, puis environ 10h de contenu en vitesse 1.5x. ↩︎
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Les sujets de performances et scalabilité occupent une partie importante de la certification DevOps Pro, pour peu qu’on travaille The AWS Way. La certification est par contre peu orientée Kubernetes, alors que la plupart de nos applications tournent dans des clusters Kubernetes. ↩︎
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Par exemple, le seul outil que nous exploitons activement dans la suite Code* est CodeBuild — alors qu’elle est un sujet majeur de la certification DevOps Pro. ↩︎
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Personnes proches de moi : des membres de ma propre équipe ou des collègues dans des équipes avec lesquelles la mienne travaille régulièrement. ↩︎
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Par exemple, je n’avais quasiment jamais entendu parler d’OpsWorks, à part « Chef ». Et j’ai de cauchemars hantés par Chef suite à un emploi précédent et je ne veux plus jamais toucher Chef même du bout d’un baton (ou il va falloir de sacrés arguments) :-D. Autre exemple : un collègue m’a parlé il a trois ans de comment il utilisait Beanstalk sur un de nos projets et je n’en ai pas retenu grand chose d’autre que « ce n’est pas adapté à nos besoins ». ↩︎
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Je me suis installé dans ma salle à manger : j’ai beaucoup d’affaire entassées sur et autour de mon bureau (je me sens plus « chez moi » ainsi que dans un environnement stérile trop rangé) et je n’avais pas tellement envie de le ranger ^^ ↩︎
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Oui, mes papiers d’identité ont expiré… En 2020-2021, je n’ai pas trop l’intention de voyager, donc je ne les ai pas encore fait refaire. ↩︎
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Je suis en CDI chez un éditeur, je ne suis pas vendu plus cher si j’ai une certification — ce qui serait peut-être le cas si j’étais encore en SSII. ↩︎