Développeur, j'ai survécu deux semaines sans café !
4 septembre 2014 —Quand j’étais plus jeune et/ou étudiant, je n’avais pas tellement l’habitude de boire de café : j’en prenais un de temps en temps, sans plus – et ce n’était nullement une habitude.
Le jour de mon arrivée en SSII1, je ne m’étais quasiment pas encore installé qu’un de mes collègues me lançait un “tu prends un café ?”. Considérant que la machine à café était un moyen parfait pour faire connaissance avec les collègues2, j’ai accepté. Pareil pour les autres collègues avec qui j’ai eu l’occasion de prendre un café les jours suivants. Ou même pour les nouveaux arrivants que j’ai accueillis par la suite, d’ailleurs.
Quelques mois après la fin de mon stage et une fois embauché, gros projet dont la livraison approchait et horaires tout à fait peu raisonnables aidant, j’étais encore en train de dépiler des tickets en me disant “allez, dernier café”, à plus de 21h…
J’en suis rapidement arrivé à avoir une consommation habituelle tournant de 6 à 8 cafés par jour – il suffit de compter :
- Un premier café le matin après m’être réveillé, chez moi, en dépilant mes RSS.
- Un café en arrivant au boulot vers 8-9h selon les jours, soit en dépilant les mails (alertes, crons, rapports d’erreurs, …) de la nuit, soit en faisant une pause café à discuter avec les autres collègues matinaux3.
- Un café en milieu de matinée, aux environs de 10h.
- Un autre en fin de matinée, vers 11h45, avant la pause midi.
- Encore un juste avant 14h, avant de ré-attaquer pour l’après-midi,
- Un autre en milieu d’après-midi, aux environs de 16h – assez souvent, celui-là était l’occasion d’une pause café passée avec un collègue, à discuter d’un point technique précis du projet sur lequel nous étions en train de bosser4.
- Et enfin, un petit dernier vers 17h30 avant de finir la journée.
Ça va vite : en comptant les points ci-dessus, j’en suis déjà à 7. Et c’était pour un jour normal : avec des horaires débordant plus tôt le matin et plus tard le soir les jours de rush, il m’arrivait d’ajouter un ou deux café(s) de plus…
En y repensant, à raison d’une trentaine de centimes par café (pour les années où on avait un distributeur de café au bureau, notamment) six ou plus fois par jour, ça fait déjà de l’ordre de 2€ par jour. Ça fait un budget café tournant aux environs de 400€ par an ! Et ce sans compter le prix de celui du matin bu chez moi !
A ceux qui, occassionnellement, me disaient “tu bois trop de café”, je répondais que “mais non” : après tout, je ne dormais pas si mal et j’étais à peu près en pleine forme la journée (ou alors, je considérais que c’était juste parce que “je bossais trop”).
D’un autre côté, quasiment tous les week-end, j’étais bien fatigué, et il m’arrivait d’avoir mal au crâne, surtout le dimanche… Même chose pour les vacances, où j’avais régulièrement l’impression d’être épuisé, même en dormant bien plus longtemps que les jours de travail…
Un peu par hasard (merci Twitter), je suis tombé l’an dernier sur un article qui expliquait dans les grandes lignes comment marchait le café au niveau du cerveau5 et j’ai réalisé que la fatigue et les maux de tête les week-end pouvaient peut-être venir d’un manque de café, puisque je ne prenais que rarement de café le week-end.
Du coup, un lundi matin l’été dernier, j’ai arrêté le café. Enfin, j’ai essayé : à 11h j’étais déjà en train d’en prendre un ;-(
Le lendemain, mardi, second essai. Nettement plus réussi. Par contre, j’ai été un peu fatigué toute la journée. C’était à prévoir…
Mercredi matin en partant au boulot, debout dans le métro qui bougeait, j’ai eu l’impression que j’allais tomber tellement j’étais épuisé. Pourtant, la veille au soir, je m’étais couché tôt, puisque je me sentais fatigué, et j’avais fait une nuit plutôt longue !
Je me souviens d’un truc urgent / critique / important / … qui m’est tombé dessus ce même mercredi au boulot en fin d’après-midi : la première pensée qui m’est venue à l’esprit, c’est “il me faut un café, rrrhhhaaaa un café il me faut un café, du café, j’ai besoin d’un café !!!”.
Finalement, j’ai passé toute la semaine en ayant l’impression d’être fatigué6, en dormant beaucoup pour compenser et en prenant des dolipranes les uns après les autres pour lutter contre le mal de tête qui ne voulait pas partir. Il m’a fallu attendre samedi pour que ça commence à aller mieux, et dimanche après-midi pour que ça aille enfin bien.
Le titre de cet article vient de là : j’ai un peu eu le sentiment de survivre à cette semaine sans café !
En même temps, j’ai fait ça brutalement, en passant de 6-8 cafés par jour à 0, ce qui peut expliquer les symptômes – mais, au risque de me faire traiter de binaire, je trouve que c’est plus facile que de diminuer petit à petit. Cette semaine et la suivante, je faisais des pauses eau avec les collègues qui prenaient leur pause café :-D
La seconde semaine sans café, tout allait bien.
Et donc, forcément, j’ai repris – à raison d’un le matin en me levant, un second à 9h30 après le stand-up meeting et un troisième en début d’après-midi. Je me console en me disant que c’était plus raisonnable qu’avant !
Au bout de quelques mois, cette année, j’ai un peu retrouvé l’impression d’être fatigué les week-ends, avec d’occasionnels maux de tête le dimanche. Moins que l’année dernière, mais ça y ressemblait quand même.
Donc, au printemps, j’ai à nouveau arrêté. J’ai eu mal au crâne pendant quelques jours, mais moins que l’an dernier – parce que ce n’était pas la première fois que j’arrêtais ? Ou parce que je prenais moins de café par jour que la fois précédente ?
Maintenant, j’en suis à pas loin de quatre mois sans café. Et, surtout, je n’ai plus besoin de café, y compris lorsqu’il s’agit de réaliser une grosse mise en production à 4h du matin au boulot ou de faire 10h de trajet pour partir en vacances \o/.7
Reste à voir si je serai capable d’en prendre de temps en temps, purement parce que j’en ai envie8… sans pour autant rechuter !
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J’ai réalisé mon stage de fin d’études en SSII en 2006 et j’y suis resté plus de cinq ans ensuite. ↩︎
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Après tout, il me semblait important de connaître un minimum les collègues avec qui j’allais bosser. En sortant d’école, je me disais que parler autour d’un café était un moyen de se mettre dans le projet sans tout de suite attaquer en mode allez voila le code, bon courage. Je continue d’ailleurs à le penser aujourd’hui, probablement encore plus qu’à l’époque, d’ailleurs. ↩︎
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La pause café d’avant 9h, je ne me suis jamais senti coupable de la faire durer un peu : même en prenant mon temps, j’étais à mon poste avant l’heure officielle d’embauche. ↩︎
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La pause café de l’après-midi, loin des postes de travail, ça permet de sortir un peu le nez du guidon et de réfléchir, souvent à deux ou trois, de manière un peu plus posée – ça a souvent été l’occasion de débloquer des problèmes ! ↩︎
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Je n’ai plus le lien et ne parviens pas à le retrouver. Mais ça parlait de trucs chimiques dans le café qui se mettent à la place d’autres trucs chimiques dans des récepteurs de trucs chimiques liés à la fatigue et/ou au sommeil dans le cerveau, et que ça expliquait que le café donne un coup de boost anti-fatigue/sommeil. Forcément, en arrêtant le café, les trucs chimiques normaux reviennent dans les récepteurs que le café bloquait, provoquant l’impression de fatigue. (Désolé pour les trucs chimiques, la lecture de l’article date un peu ; et les années où les molécules étaient pour moi plus que des trucs chimiques remontent à loin ^^). Merci @tut_tuuut pour le lien vers la vidéo Your Brain On Coffee qui explique à peu près la même chose de manière simple et rapide ! ↩︎
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Je dis que j’avais l’impression d’être fatigué parce que je faisais de longues nuits et dormais donc suffisamment pour que mon corps soit en forme. Je ressentais la fatigue, mais je n’avais pas en parallèle le sentiment d’être moins efficace dans mon travail (j’étais par contre peut-être un peu plus ronchon ?) ↩︎
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Et au passage, en comptant les cafés chez moi et ceux au bureau, ça me fait dans les 450€ d’économies par an ! ↩︎
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Quand il ne s’agit pas d’en prendre 6-8 par jour, j’apprécie le goût du café et le fait de boire un truc chaud (surtout l’hiver, le matin). Donc, j’ai reprendrai certainement un jour ou l’autre : après tout, pourquoi pas ? ↩︎