Speaker : mais je n'ai rien à dire…

26 septembre 2017speaker, conference
 Cet article a été rédigé il y a plusieurs années et peut ne plus être tout à fait à jour…

Vous avez des choses à dire !

Voici quelques mots que j’ai déjà écrits il y a quelques mois :

Vous pensez n’avoir rien à dire ? Je suis convaincu que c’est faux ! Si vous êtes en train de lire ce post, c’est que vous êtes curieuse ou curieux, que vous aimez ce que vous faites et j’ai donc du mal à croire que ne fassiez rien d’intéressant !

Je suis conférencier une ou deux fois par an depuis bientôt dix ans, je participe à l’organisation de l’AFUP Lyon et je parle souvent avec des gens qui me disent qu’ils aimeraient bien donner une conférence, mais qu’ils n’ont pas d’idée.

J’aime donner des conférences et partager du savoir. Mais ça ne m’empêche pas de me retrouver régulièrement en mode « qu’est-ce que je pourrais bien dire ?». Voici quelques pistes.

Une idée ? Notez-là !

Je souhaite cuisiner un plat de lasagnes pour ce weekend. Je veux mettre une couche de béchamel sur mes lasagnes. « Je dois acheter du lait !»1. Je rentre le soir avec mon sac de courses. Je n’ai pas acheté de lait.

Je suis capable d’oublier d’acheter du lait alors que je parcourais ma recette une demi-heure plus tôt. Dans six mois, au moment de répondre au CfP, j’aurai oublié la super idée de conf à laquelle je viens de penser !

Sérieusement, on a tous autre chose à penser. Donc, notez les idées qui vous passent par la tête !

Réfléchissez avec vos collègues

Les conférences auxquelles je participe offrent l’entrée aux speakers, voire payent leur déplacement et leur hébergement. Autant de dépenses pour lesquelles vous n’aurez pas à soumettre de note de frais. 40 minutes sur scène à parler de ce que votre équipe fait tous les jours, c’est un très bon moyen de montrer que votre entreprise fait des trucs cools et de donner envie à quelques membres du public de la rejoindre !

Bloquez une demi-journée avec tous vos collègues2, collez-vous dans une salle de réunion3 et posez-vous des questions :

  • Cette année, sur quels projets avons-nous bossé ? Lesquels étaient cool techniquement ? Ou ont apporté de la valeur à notre équipe ? Ou à l’entreprise ?
  • Quels problèmes avions-nous il y a deux ans ? En avons-nous réglé un ? Comment nous y sommes-nous pris ?
  • Avons-nous utilisé un nouveau quelque chose pour un de nos projets cette année ? Avons-nous rencontré des difficultés particulières ? Pourrions-nous aider d’autres équipes à les éviter ?
  • Nous utilisons tel outil depuis maintenant deux ans. Quel retour d’expérience pouvons-nous partager ?

Objectif : arriver toutes et tous à un ou deux sujet(s). Ça peut être des idées de conférences courtes, de conférences longues, d’ateliers. Ça peut être en solo ou en duo. Ça peut être ciblé pour un évènement ou pour un autre. Mais allez jusqu’à des sujets prêts, qu’il ne reste plus qu’à soumettre en réponse aux différents CfP lorsqu’ils seront ouverts. Vous pouvez aussi noter des pistes de sujets pour l’année suivante, quand vous aurez acquis plus d’expérience sur certains points !

Sur les quatre dernières années, nous avons suivi cette approche deux fois avec mes collègues chez TEA. À chaque fois, nous avons toutes et tous4 donné au moins une conférence à Paris Web ou à Sud Web, au Mix-IT, au Forum PHP ou au PHP Tour.

Discutez avec d’autres développeurs !

Appliquez cette approche ailleurs qu’au bureau !

Vous allez à des meetup de temps en temps ? Vous profitez de l’occasion pour discuter avec les intervenants ou d’autres membres du public après la présentation ? Parlez de ce que vous faites au bureau, de ce que vous faites en projets perso, ou de R&D. Si les personnes en face de vous ont l’air intéressées, peut-être que d’autres le seront également ;-)

Sollicitez l’avis des organisateurs5, y compris sur des évènements locaux : ils ont l’habitude de voir passer des sujets de conférences, ils cherchent souvent des speakers et ils se connaissent les uns les autres ;-)

Lorsque vous participez à des discussions sur Twitter, même chose : si vous savez répondre à quelques interrogations, vous pourriez peut-être aussi partager avec d’autres membres de votre communauté ? Sauter de la conversation Twitter à une conférence est un grand pas, OK, certes. Commencez par un article de blog, alors ! Ça vous poussera à fouiller plus profondément dans le sujet, c’est un premier pas moins effrayant et vous participerez tout de même au partage de la connaissance6.

Tenez à jour votre liste de sujets

Préparer une réponse à un CfP peut demander plusieurs heures, même pour un seul sujet ! Si le CfP se termine ce soir et que vous ne vous réveillez que maintenant, ça peut être compliqué – et, encore une fois, vous penserez « boah, allez, l’année prochaine ».

Pour m’aider, j’ai un document qui liste des idées de sujets. Pour certains, je n’ai qu’un titre provisoire. Pour d’autres, j’ai un ensemble d’idées dont j’aimerais parler. J’ai aussi des notes pour quelques sujets classés « pas prêt » sur lesquels je repasse de temps en temps pour voir si je peux les approfondir. Pour les derniers, j’ai une réponse prête, que j’aurai qu’à affiner pour répondre aux attentes et spécificités d’un évènement ou d’un autre.

En parcourant ce document, que je fais vivre depuis maintenant trois ou quatre ans, je note qu’il contient :

  • 6 sujets déjà présentés (une ou plusieurs fois, dans un format ou un autre) ;
  • 5 sujets prêts et déjà proposés ;
  • 3 sujets prêts, mais jamais proposés ;
  • 5 sujets dont je n’ai qu’une idée de titre ou « pas prêt ».

Certains de ces sujets sont en français, d’autres en anglais. Ils existent parfois dans les deux langues. Et ce document vit : je repasse régulièrement sur quelques sujets pour les affiner, j’en ajoute d’autres, j’en supprime certains… Et, systématiquement, je m’assurerai qu’un sujet colle avec le contexte d’un évènement avant de le poster en réponse à un CfP !

Ce document contient également ma bio à jour7, en anglais et en français, ainsi qu’un paragraphe d’informations complémentaires. Elle vit elle aussi depuis plusieurs années, et l’avoir sous la main permet de gagner pas mal de temps lorsque j’en ai besoin ^^.


Je peux comprendre que ne souhaitiez ou puissiez pas passer des dizaines d’heures à préparer une conférence. Mais, puisque j’ai commencé cet article en me répétant, je vais finir en me répétant à nouveau : vous avez des choses à dire !


Je participe occasionnellement à des conférences. Cet article fait partie d’une série où je partage mon expérience de speaker, en espérant que ces retours et/ou conseils vous aideront à vous lancer !



  1. Je ne bois pas de lait et n’en ai donc pas en réserve chez moi. Quand je souhaite en utiliser, je dois donc penser à en acheter. ↩︎

  2. En fonction de votre entreprise, ça peut être les membres de votre équipe technique. Incluant ou non les manageurs (mais il peut être bon de leur communiquer les sujets avant de les soumettre). Peut-être même voudrez-vous inclure des personnes moins techniques à votre réflexion ? ↩︎

  3. Vous pouvez aller au café du coin ou vous poser dans la pelouse sous un arbre ;-). L’idée est d’être au calme, de ne pas être interrompu pendant que vous réfléchissez et de pouvoir construire vos sujets, peut-être en itérant dessus plusieurs fois. ↩︎

  4. Celles et ceux qui souhaitaient donner au moins une conférence – c’est-à-dire la quasi-totalité de l’équipe technique. Ça peut être différent chez vous, bien sûr. ↩︎

  5. Je l’ai déjà dit et redit : les orgas sont vos amis ! ↩︎

  6. Et qui sait ? Une fois que vous aurez écrit quelques articles de blog, vous en saurez plus sur votre sujet. Vous aurez alors peut-être suffisamment de matériel et de confiance en vous pour passer à une autre forme de partage ? Ou peut-être que quelqu’un qui aura appris de vos articles vous poussera à vous lancer ? En fait, c’est exactement comme ça que j’ai été poussé à donner ma première conférence ! ↩︎

  7. Comme pour les sujets de conférences, je retouche généralement légèrement ma bio à chaque utilisation, en fonction de l’événement et des sujets que je présenterai peut-être. Mais, au besoin, je peux toujours rapidement envoyer la version courante. ↩︎