Speaker : à qui offrir des livres à la fin de ma conférence ?

19 septembre 2017speaker, conference
 Cet article a été rédigé il y a plusieurs années et peut ne plus être tout à fait à jour…

Depuis que j’ai coécrit le livre « PHP 7 avancé », j’en ai plusieurs fois offert à des membres du public, à la fin de conférences. Sur d’autres évènements1, les organisateurs demandent au speaker de choisir à qui donner les quelques livres qu’ils ont à distribuer.

La première fois, j’ai fait comme tout le monde : j’ai donné les deux ou trois livres que j’avais aux personnes qui avaient posé les meilleures questions. Ainsi, un exemplaire est allé à Thomas qui a commencé sa question par « je suis l’auteur d’un des articles de blog dont vous avez parlé pendant la conf »2.


Mais, après coup, j’ai réalisé que d’autres personnes dans la salle auraient pu apprendre plus que lui de notre livre. Par la suite, je me suis souvenu de ce que j’ai écrit dans mon article « la séance de questions / réponses » :

Parler en public est difficile et n’est pas naturel. Poser une question, c’est prendre la parole devant plusieurs dizaines ou centaines de personnes. Ceux qui ont des questions intéressantes n’osent donc souvent pas les poser.

Les fois suivantes, je n’ai pas donné de livre en fonction des questions.

À la place, j’ai choisi deux autres approches :

  • À l’entrée de la salle, j’ai donné un numéro à chaque visiteur3. À la fin de ma présentation, j’ai tiré au sort un de ces numéros et j’ai donné un livre à la personne correspondant.
  • Pour les livres suivants, j’ai demandé aux étudiants présents dans la salle de lever la main et j’ai donné un livre à chaque groupe de mains levées, considérant que chaque groupe devait venir d’une école différente4.

La première approche a plusieurs avantages : distribution aléatoire (pas de risque de choisir quelqu’un que je connais), un peu de côté fun du tirage au sort, pas de discrimination. J’ai à chaque fois précisé que je souhaitais que mon livre serve et soit lu et qu’il ne fallait pas hésiter à le partager avec des collègues au bureau. Mais cette approche ne garantit pas que le livre parte à quelqu’un qui apprendra des choses5.

La seconde approche est carrément discriminante : je sélectionne un sous-ensemble précis du public (les étudiants) et je retiens ensuite une personne (je n’y ai pas réellement réfléchi, mais je pense que je choisis quelqu’un qui croise mon regard). Mais j’assume mon choix : je suis le speaker, j’ai le droit6 de choisir à qui je donne le livre qui m’a été confié. Encore plus quand j’en suis coauteur.


Alors, si vous êtes bientôt conférencière ou conférencier, vient le moment de m’excuser, parce que je vais vous demander encore une chose de plus…

Si vous distribuez des livres à la fin de votre conférence, pensez à qui ils apporteront le plus, demandez-vous à qui vous allez les donner ;-)


Je participe occasionnellement à des conférences. Cet article fait partie d’une série où je partage mon expérience de speaker, en espérant que ces retours et/ou conseils vous aideront à vous lancer !



  1. J’ai déjà vu cela au Forum PHP et au PHP Tour organisés par l’AFUP : il est fréquent que des éditeurs donnent quelques exemplaires pour le public, cela fait de la publicité. ↩︎

  2. Son article à propos de la migration vers PHP 7 de Dailymotion était très intéressant et nous avons longuement discuté ensuite. ↩︎

  3. Je l’ai déjà dit : les orgas sont vos amis ! Une fois, les orgas avaient imprimé des badges pour chacun et je leur ai demandé de m’aider à écrire des numéros derrière. Une autre fois, ils ont accepté de tenir un registre à l’entrée de la salle, en inscrivant le nom de chaque personne qui entrait en face de son numéro d’ordre. ↩︎

  4. En discutant avec plusieurs étudiants lors de l’apéro qui a suivi cette conférence, ils me l’ont confirmé. ↩︎

  5. Si Julien, Cyril et moi avons passé un an à bosser sur un livre, c’est pour que nos lecteurs apprennent quelque chose ! Et un livre de presque 700 pages demande un peu de temps pour se plonger dans sa lecture ;-) ↩︎

  6. J’ai le droit… Ou je le prends. Encourager des étudiants me semble être bien. Et en généralisant outrageusement à partir de mon expérience, je me dis qu’un étudiant ou une étudiante a moins de moyens pour s’acheter un livre que quelqu’un qui bosse et qui pourrait en plus se le faire payer par son entreprise ! ↩︎